Antigravity : prise en main de la nouvelle expérience de développement IA de Google
Google a lancé cette semaine Antigravity, une nouvelle plateforme expérimentale de développement agentique. Avant d’aller plus loin, il est utile de rappeler que Google publie fréquemment des projets exploratoires, parfois parallèlement à d’autres initiatives comme Jules ou Gemini CLI. Antigravity semble être une autre expérimentation qui explore la même technologie sous un angle différent.
Installation et premières impressions
Contrairement à une interface en ligne de commande, Antigravity se présente comme une application IDE multiplateforme. Après téléchargement et installation sur Mac, l’application propose, au démarrage, des choix de configuration classiques, comme la sélection d’un thème clair ou sombre.
Une question de configuration soulève un point d’architecture intéressant : le choix entre ce qui ressemble à un mode poussé d’execution « parallèle » et un mode plus assisté. L’option « parallel runner » évoque l’exécution d’agents en tâche de fond sur des branches isolées, tandis que l’option « assisted development » s’apparente à un modèle plus classique. J’ai choisi l’option « assisted development » pour rester dans un cadre familier.
Après authentification via Google (avec 2FA interne), l’app demande d’ouvrir un dossier ou de cloner un dépôt. Antigravity scanne ensuite l’espace de travail et propose des projets plausibles dans le dossier utilisateur. J’ai sélectionné le modèle « Claude Sonnet » parmi les options disponibles.
Un IDE connu, avec des suggestions IA
L’interface rappelle fortement certains éditeurs populaires – on retrouve une disposition proche de VS Code. L’application propose des jetons gratuits pour les essais, avec des limitations en cas d’abus.
Deux modes de fonctionnement sont proposés : « planning mode » et « fast mode ». Le premier privilégie la réflexion et la qualité, le second la rapidité pour des tâches simples.
En mode éditeur, l’assistance au code fonctionne bien. Par exemple, sur un morceau de code chargé de calculer des bornes dans un projet C#, Antigravity a suggéré d’utiliser les fonctions Min/Max pour simplifier et clarifier la logique. Les propositions sont présentées dans une zone de discussion et peuvent être acceptées dans le contexte du fichier.
public void CalculateMapBound(MapSector sec) {
Vector2 topleft = sec.GetAbsoluteTopLeft();
Vector2 size = sec.GetSize();
TagDebug.Log($"Topleft and size for sector {sec.Name} {topleft} {size}");
if (topleft.x < leftbound) leftbound = topleft.x;
if (topleft.x + size.x > rightbound) rightbound = topleft.x + size.x;
if (topleft.y > topbound) topbound = topleft.y;
if (topleft.y - size.y < bottombound) bottombound = topleft.y - size.y;
TagDebug.Log($"Calculate bound for sector {sec.Name} {leftbound} {rightbound} {topbound} {bottombound}");
}
La suggestion d’utiliser Min/Max rend le code plus lisible, même si elle peut avoir un impact sur la performance selon le contexte.
Fonctionnalités agentiques et limites observées
Antigravity propose également un « Agent manager » censé gérer des tâches agentiques. Sur le papier, cela évoque un fonctionnement en « parallel runner » – exécution d’agents en tâche de fond sur des branches isolées. En pratique, l’application donne l’impression de fonctionner principalement dans le même espace de travail, sans isolation nette par branche.
- Une « conversation » semble correspondre à une tâche.
- L’interface a tendance à fermer automatiquement le gestionnaire d’agents pour céder la place à d’autres vues, ce qui complique le suivi continu des tâches agentiques.
- Le système conserve toutefois le contexte des conversations et des modifications récentes, comme l’atteste sa capacité à expliquer les changements réalisés.
En somme, Antigravity montre une compréhension contextuelle correcte, mais ne propose pas encore de gestion aisée de tâches agentiques parallèles au sein d’un même projet.
Conclusion
Antigravity est une expérimentation intéressante mais de direction encore floue. C’est une application IDE avec des fonctions agentiques, qui reprend des éléments déjà vus dans Gemini CLI ou Jules, sans pour l’instant se démarquer par une approche clairement aboutie des tâches parallèles ou des branches isolées.
Google produit souvent plusieurs projets indépendants et expérimentaux. Certains aboutissent, d’autres non. Antigravity mérite d’être suivi, mais il est probablement trop tôt pour l’adopter comme outil principal ; il faudra attendre que Google clarifie l’orientation et stabilise les fonctionnalités agentiques.




