Découverte et contexte
Une analyse récente d’archives photographiques de l’Observatoire Palomar (Californie) met en lumière une association statistique notable entre l’apparition de points lumineux transitoires et les essais nucléaires menés pendant la Guerre Froide. Les plaques examinées couvrent la période 1949-1957, antérieure au lancement de Spoutnik 1 en octobre 1957, ce qui exclut toute explication par des débris spatiaux artificiels.
L’enquête s’inscrit dans le cadre du projet VASCO (Vanishing and Appearing Sources during a Century of Observations), qui recherche sur des plaques anciennes des objets célestes apparus puis disparus d’une image à l’autre. La Dre Beatriz Villarroel et son équipe ont identifié de nombreux « transitoires », des lueurs stellaires présentes sur une seule photographie avant de disparaitre.
Méthode et résultats principaux
L’étude, publiée dans la revue Scientific Reports, a comparé les dates d’apparition des transitoires avec le calendrier de 124 essais nucléaires réalisés principalement par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique. Les chercheurs ont compilé des données sur 2 718 jours d’observations et ont mis en évidence plusieurs résultats clés :
- Les transitoires étaient 45 % plus susceptibles d’etre observés dans les vingt-quatre heures suivant un essai nucléaire en surface.
- Pour chaque rapport de PAN (Phénomène Anormal Non Identifie) transmis, l’activite transitoire augmentait de 8,5 %.
- L’analyse suggere un lien statistique triple entre les explosions nucleaires, les rapports d’observation et la presence de ces points lumineux sur les clichés historiques.
Interprétations et limites
Les auteurs n’affirment pas connaitre la nature exacte de ces transitoires ni des PAN. Toutefois, la corrélation temporelle avec des dates d’essais nucleaires rend moins plausibles plusieurs hypotheses purement terrestres :
- Un simple artefact photographique aleatoire aurait peu de chances de coïncider statistiquement avec des evenements humains precis.
- L’apparition majoritaire des transitoires le jour suivant un essai rend improbable une origine liee a des retombees atmospheriques immediates, qui retomberaient plus rapidement apres la detonation.
Sur la base de ces observations, certains chercheurs estiment que les transitoires pourraient indiquer la presence d’objets artificiels, par exemple des engins tres reflechissants susceptibles de servir a de la surveillance. Cependant, cette hypothesis reste a confirmer: les donnees montrent une correlation mais n’etablissent pas de causalite ni n’identifient une origine non humaine.
Perspectives
L’etude apporte un soutien empirique supplementaire au phenomene des PAN, en dehors du seul temoignage oculaire. Les auteurs appellent a des investigations supplementaires pour deceler la nature physique de ces transitoires: analyse spectrale des plaques quand c’est possible, comparaison avec d’autres archives contemporaines, et modelisations physiques des signatures photographiques. Ces travaux pourront aider a determiner si les points lumineux observes correspondent a artefacts, a phenomènes astronomiques inconnus, ou a objets artificiels d’origine terrestre ou non terrestre.
En definitive, cette recherche raffermit l’interet scientifique pour des archives anciennes comme source d’information sur des phenomenes inexpliques et propose des pistes concretes pour approfondir le sujet.




