Circulatronics : des implants injectables pour stimuler le cerveau sans chirurgie

Circulatronics : des implants injectables pour stimuler le cerveau sans chirurgie

15 novembre 2025

Circulatronics : des implants injectables pour stimuler le cerveau sans chirurgie

Des chercheurs du MIT ont développé des implants bioelectroniques microscopiques, baptises « circulatronics », capables d’etre injectes dans la circulation sanguine, de traverser la barriere hemato-encephalique et de delivrer une stimulation electrique ciblee au cerveau, sans intervention chirurgicale majeure.

Un nouveau type d’implant

Ces dispositifs sont des puces electroniques extrêmement petites, de l’ordre du milliardieme de la taille d’un grain de riz. Plutot que de lutter contre le systeme immunitaire, les equipes du MIT les ont associes a des cellules immunitaires vivantes, les monocytes. Ces cellules, naturellement attirees par les zones d’inflammation, servent de vecteur et de camouflage biologique, a la maniere d’un cheval de Troie.

Comment ils franchissent la barriere sans la lésionner

Les monocytes guident les implantats jusqu’a la barriere hemato-encephalique et les aident a la traverser sans l’endommager. Une fois au contact du tissu cerebral, les micro-dispositifs peuvent realiser une neuromodulation tres localisee, avec une precision de l’ordre de quelques microns, afin d’atteindre des neurones cibles en limitant les effets sur les tissus sains voisins.

Alimentation et commande a distance

Ces implants peuvent etre alimentes sans fil depuis l’exterieur par ondes electromagnetiques. Cette alimentation permet de controler la stimulation electrique a distance, offrant la perspective d’une gestion non invasive et ajustable des parametres de neuromodulation.

Applications medicales possibles

Les premiers essais effectués sur des souris et publies dans la revue Nature Biotechnology ont montre une efficacite pour cibler l’inflammation cerebrale, un facteur impliqué dans des maladies comme la maladie d’Alzheimer ou la sclérose en plaques. Les chercheurs envisagent d’autres usages potentiels :

  • traitement de tumeurs cerebrales aggressives comme le glioblastome, en ciblant des foyers tumoraux multiples et de petite taille,
  • prise en charge de douleurs chroniques,
  • nouvelles approches pour certaines maladies psychiatriques ou neurodegeneratives.

Etapes suivantes et delai

L’equipe dirigee par la professeure Deblina Sarkar vise des premiers essais cliniques sous environ trois ans, via la startup Cahira Technologies. Si ces etapes cliniques confirment securite et efficacite chez l’homme, la technologie pourrait inaugurer une nouvelle relation entre electronique et cerveau.

Limites et precautions

Malgre le potentiel, plusieurs incertitudes demeurent : traduction des resultats animaux a l’homme, securite a long terme des implants cellulaires, controle precis des effets hors cible, et aspects regulatoires. Des evaluations cliniques rigoureuses seront necessaires avant toute application medicale courante.

Auteur
Henri
Rédacteur invité expert tech.

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